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Sécheresse 54 départements demandent à bénéficier du fonds des calamités agricoles

PARIS, 4 août (AFP) - Cinquante-quatre départements ont d'ores et déjà demandé que les agriculteurs victimes de la sécheresse puissent bénéficier du fonds national des calamités agricoles, a-t-on appris lundi auprès du ministère de l'Agriculture.

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La réunion hebdomadaire de la "cellule sécheresse" a constaté lundi que 54 départements, contre 38 la semaine dernière, avaient déposé officiellement un dossier pour bénéficier d'une telle aide.

Les dossiers doivent être déposés avant le 19 août, a-t-on rappelé au ministère, en estimant que "pas plus de 60 départements au total devraient déposer une demande en ce sens".

La prochaine réunion de la Commission nationale du fonds des calamités agricoles, avancée d'octobre au 29 août, examinera cette liste et fera des propositions au gouvernement qui décidera du niveau d'indemnisation.

La liste de ces départements n'est pas publique - même les organisations professionnelles n'en ont pas connaissance - mais elle est très proche, estiment des participants à la réunion de lundi, de la liste des 49 départements où les agriculteurs peuvent bénéficier d'une participation de l'Etat pour l'aide au transport du fourrage.

Ces mesures d'indemnisation devraient coûter plusieurs dizaines de millions d'euros, voire plus, estime l'APCA (Assemblée Permanente des Chambres d'Agriculture).

Le fonds des calamités agricoles, co-financé par les agriculteurs et l'Etat, devra être "abondé" car ses réserves ont été fortement entamées par les indemnités payées suite au gel du printemps dernier, estime-t-on à l'APCA. "L'Etat est de toute façon en retard dans ses paiements à ce fonds", souligne-t-on.

Le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard avait admis la semaine dernière la nécessité de crédits supplémentaires pour le budget du ministère de l'Agriculture, lors du prochain collectif budgétaire, au vu des mesures prises pour faire face aux conséquences de la sécheresse.

De son côté, la Mutualité Sociale Agricole (MSA) a indiqué lundi qu'il n'était question d'étendre à toute la France le Revenu minimum solidarité (RMS), mis en place pour soulager la détresse des agriculteurs ardéchois frappés cette année par le gel puis la sécheresse.

"Cette initiative de la préfecture de l'Ardèche n'a pas vocation, sauf exception, à être répétée dans d'autres départements car son coût serait beaucoup trop élevé", souligne-t-on à la MSA.

Le dossier agricole sera une des priorités du Premier ministre, dès la fin de ses vacances.

Le président de la CAF (Confédération de l'Agriculture Française) Jean-Michel Lemétayer réclame en effet une "année blanche" pour les charges financières des agriculteurs victimes de la sécheresse. Cette revendication devrait être examinée lors de la Conférence Agricole, qui doit avoir lieu à Matignon le 22 août.

Au cours de cette conférence, Jean-Pierre Raffarin devra aussi convaincre les agriculteurs français que, après la réforme de la PAC (Politique Agricole Commune) de juin dernier, l'Union Européenne ne fera pas plus de concessions que les Etats-Unis lors de la réunion ministérielle de l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) à Cancun (Mexique) du 10 au 14 septembre.

L'agenda du Premier Ministre pourrait également comporter un projet de loi sur le monde rural qui doit être présenté, si les délais sont respectés, lors d'un Conseil des ministres fin août.


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